Ce veto est le 28ème employé dans le cadre de la question palestinienne. Les Etats-Unis avaient déjà fait usage de leur droit de veto pour écarter une résolution qui condamnait la construction par Israël d’un mur de séparation en territoire palestinien.
La résolution, présentée par l’Algérie et la Libye, avait recueilli 11 avis favorables, l’Allemagne la Roumanie et le Royaume-Uni s’abstenant.
L’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’Organisation des Nations Unies, John Negroponte, a expliqué avant le vote que son pays s’opposait à cette résolution "parce qu’elle ne ferait pas avancer les objectifs de paix et de sécurité dans la région,” mais que son pays était "profondément troublé" par l’assassinat de Cheikh Yassine.
Tandis que l’ambassadeur tentait d’éviter de reconnaître que l’action israélienne avait accru la tension à Gaza et dans la région, il ne pouvait que prévoir que les dernières exécutions extrajudiciaires israéliennes pourraient entraver la recherche de la paix.
Les raisons invoquées par l’ambassadeur et son gouvernement pour opposer un veto à cette résolution, outre qu’elles contredisent l’appel des Etats-Unis à une décrispation, les rendent complices de la politique israélienne d’assassinats extrajudiciaires.
Les efforts intenses des Etats-Unis pour persuader le public arabe de leurs bonnes intentions pour la région et de la grande estime dans laquelle ils tiennent la démocratie et les droits humains par le biais de stations radios et télés appelées ‘Together’ (Sawa, Ensemble) et ‘Freedom’ (Huriya, Liberté) ne sauront toucher le cœur et l’esprit des Palestiniens, Arabes et Musulmans, tant il est vrai que les faits prévalent sur les mots.
Comme l’a indiqué l’ambassadeur d’Algérie auprès des Nations Unies, le veto a empêché le Conseil de Sécurité d’envoyer un message pertinent à celles et ceux qui croyaient sincèrement que l’Organisation était la gardienne du droit international, transmettant ainsi à Israël un mauvais message.
Alors que les Etats-Unis aident de facto Israël à échapper aux conséquences de ce meurtre, le représentant israélien auprès des Nations Unies continue de se vanter de l’assassinat et promet de poursuivre la politique illégale d’exécutions extrajudiciaires